François Bayrou, le vrai Père la rigueur de la campagne

Publié le par thiaisdemocrate

bayrouthinkdifferentCe lu pour vous, Challenges, le 25 Mars 2012

 

Désendetter la France et rééquilibrer ses finances publiques, voilà son credo. Depuis près de quinze ans, François Bayrou martèle ce discours. "La France est au bord du gouffre. Nous sommes proches de l'accident", assure le candidat à l'élection présidentielle. Invité des matins HEC-Challenges, le jeudi 15 mars, le centriste, une fois de plus, tire la sonnette d'alarme: "Il suffit de regarder le récent rapport de la Cour des comptes pour comprendre le caractère irréductible de notre endettement, qui représente 90 % de notre PIB." Offensif, le candidat du MoDem tacle ses adversaires: "François Hollande dit: 'Elisez moi, nous allons dépenser plus', et Nicolas Sarkozy dit: 'Les économies sont finies'..." Le député des Pyrénées-Atlantiques s'insurge: "Que l'on sorte de l'aveuglement, de ces mensonges, de ces erreurs!"

Aussi se présente-t-il comme "le candidat de la vérité". François Bayrou n'y va pas par quatre chemins: aux grands maux les grands moyens. Pour rétablir les comptes publics, ce père la rigueur préconise "une croissance zéro des dépenses en valeur pendant deux ans". Et pour effacer les 100 milliards d'euros de déficit du pays, il faut, exactement, comme dans une entreprise, passer au crible chaque poste de dépenses. Jusqu'alors, pourtant, le centriste n'a pas été très précis sur la manière dont il s'y prendrait.

"Les gaspillages sont nombreux, les économies sont possibles avec une meilleure gestion", lance le sexagénaire. Dans la ligne de mire, les doublons entre l'Etat et les collectivités territoriales, le train de vie de l'administration publique, mais aussi les dérapages de l'assurance-maladie. "Le premier devoir de l'Etat est de mettre en ordre ses affaires. Ce n'est pas parce qu'on dépense moins que l'on sert moins bien." Pas question pour autant de bloquer les salaires des fonctionnaires ou les pensions de retraite, qu'il faut "laisser respirer"... Alors comment faire?

Fort en calcul mental

"Rien qu'à l'assurance-maladie, il conviendra de réaliser 20 milliards d'économies. Il y a des améliorations possibles, ne serait-ce qu'en réorganisant les urgences." Et de suggérer la création d'un guichet à l'entrée, composé de médecins qui orienteraient les malades en fonction de leur pathologie. "Tous les patients n'ont pas besoin d'être soignés à l'hôpital. Une visite aux urgences coûte 240 euros à la Sécurité sociale, contre 63 euros pour un médecin." Avec ce dispositif, les hôpitaux verraient disparaître les longues files d'attente, les patients gagneraient en qualité de soins, et les comptes de l'Etat s'amélioraient de 1 milliard d'euros, promet ce passionné de calcul mental - il a même créé une association pour vanter cet exercice!

Vu l'ampleur du déficit, la mesure peut sembler anecdotique. Peu importe, François Bayrou égrène des propositions de bon sens. Toujours dans le secteur de la santé, il mise sur le dossier médical personnel (DMP) qui éviterait de refaire à chaque fois tous les examens, et donc réduirait les dépenses.

François Bayrou omet toutefois de rappeler que le DMP, lancé par Philippe Douste-Blazy, récemment rallié au MoDem, a constitué, ces dernières années, un véritable gouffre financier. Et lorsqu'il était à l'Education nationale, entre 1993 et 1997, n'a-t-il pas été un ministre dépensier? La remarque l'agace. "Cela fait dix-neuf ans! J'ai été un ministre raisonnable, qui a pratiqué, c'est vrai, la cogestion. Mais moi qui admire le modèle allemand, je suis encore convaincu qu'il faut agir en concertation avec la société civile."

Sur les pas de Henri IV

En ce matin ensoleillé, François Bayrou est en campagne. Il sait que l'entreprise de séduction se marie mal avec l'abondance de données techniques. D'ailleurs, son livre, La France solidaire, sorti la veille chez Plon, consacre moins de 2 pages (sur 160) à son "plan de sortie du surendettement". On ne lui demandera donc pas de détailler son programme d'augmentation des recettes, somme toute très dans la mouvance de ceux de ses deux grands concurrents: gigantesque coup de rabot sur les niches fiscales (20 milliards d'euros en trois ans) ; augmentation "modérée" de la TVA - 1 point en 2012, et 1 supplémentaire en 2014 si la croissance fait défaut (20 milliards); et, "pour l'équité", deux tranches d'impôt sur le revenu supplémentaires à 45 et 50 % (10 milliards).

A la tribune, François Bayrou, au-delà des chiffres, se veut combatif: "Le succès est entre nos mains." Et lorsqu'il lui faut conclure, interrogé sur son profil d'homme d'Etat modèle, le candidat béarnais rappelle évidemment à Henri IV, sujet de son best-seller: "Lorsqu'il prend le pouvoir à la fin des guerres de Religion, il reçoit entre les mains non pas la France mais le cadavre de la France. C'est un pays déchiré, appauvri, déstabilisé dans ses finances publiques. Avec Sully, en dix ans, il remet sur pied le pays, et ils refont de la France la première puissance européenne. Preuve qu'avec des hommes d'Etat qui choisissent le bon cap, il est possible de faire bouger le pays." Rendez-vous le 22 avril.

 

Commentaires du MODEM de Thiais: Les décisions fussent-ils difficile doivent être prises. La France est encore libre et indépendante pour agir, mais si rien n'est rien alors ce sera trop tard: il faut annoncer de manière courageuse les mesures pour redresser notre pays, faute de quoi dans quelques années, nous connaîtrons le même sort que la Grèce ou le Portugal: coupe dans les retraites, dans les prestations sociales (remboursements médicaux,...),... Le candidat de la vérité et du courage, c'est François BAYROU. Pour le MODEM de Thiais, Aymeric BRELLMANN

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